Journée dans l’Aube bien fraîche idéale pour goûter les grands champagnes de la Côte des Bars

Dernière virée dans l’Aube pour approfondir mes connaissances sur les champagnes que je travaille déjà, j’ai commencé par une première dégustation ce matin chez Marie et Olivier Horiot, leurs champagnes ont une belle empreinte « bois » qui épicent des champagnes salins, tel est le cas avec la cuvée métisse (base 2017 ; 80% Pinot Noir et 20% Pinot Meunier ; vins de réserve en perpétuelle) et c’est encore plus poussé sur la cuvée Solera (base 2017 ; 1 sol ; 7 cépages ). La cuvée 5 sens (millesime 2014 ; 5 fûts ; 5 terroirs ; 5 cépages ) est moins imprégnée par cette patine et laisse place à une très belle matière et énergie, la belle bouteille pour ceux qui veulent croquer dans un raisin bien mûr dès la première gorgée.

Ensuite, je suis allé passer chercher mon allocation chez Cédric Bouchard (champagne Roses de Jeanne) et où j’ai pu goûter la Vilaine base 2019 et la Bolorée blanc de blanc (Pinot blanc) 2017.
Deux champagnes qui demandent une grosse ouverture pour développer tout leur potentiel : le val vilaine développe un fruit très enrobant, plein mais sans aucune lourdeur, le Pinot Blanc était encore sur la retenue mais on sentait déjà ce bel équilibre entre la rondeur du cépage situé sur une bande de craie qui lui confère une belle minéralité. C’est toujours un moment unique de partager des champagnes aussi rares avec un vigneron, à l’opposé, qui est plus que disponible, intéressant et intéressé de l’échange.

Ensuite, direction Meurville où j’ai été reçu royal par Rémi Leroy : pâté de sanglier aux trompettes de la mort maison et local (c’est le papa qui l’a chassé), Chaource du coin et madeleines+confiture de pomme/figue/raisin faites également maison, au top! Comme les champagnes d’ailleurs. Rémi représente bien cette nouvelle génération de vigneron champenois de l’Aube qui cherche à produire des champagnes fins, digestes, tout en recherchant une maitrise du fruit afin d’avoir des champagnes salins mais pas que! Et sans devoir passer par le fûts pour éviter une vinosité trop prononcée. Rémi nous a pratiquement fait goûter toute sa gamme, hormis son brut nature solide comme tous les ans, j’ai retenu 3 autres cuvées : sa réserve blanc de noirs très teintée (on dirait un rosé), la cuvée est sur le fruit sans beaucoup de nervosité, mais une très belle entrée de gamme fuitée. Le blanc de blancs 2017 passé en fûts a un très bel équilibre entre la rondeur du Chardonnay apportée par le bois et une belle fraîcheur crémeuse. Cette acidité se retrouve encore plus marquée sur la cuvée « mer sur mont », assemblage de 4 cépages sur le millésime 2014. Idéal pour les amateurs de champagnes qui aiment les amers et le fruit ciselé.

Puis j’ai fini par la découverte des champagnes La Borderie a Bar-sur-Seine, on est aussi sur des styles de champagnes très traçants, ici les fermentations Malo lactiques sont même bloquées et Arnaud Normand vinifie même une partie de ses vins en fûts pour « assaisonner » ses cuvées. Tous les champagnes ont cette trame tendue, avec plus (parcelle de quoi te mêles tu) ou moins (cuvée val moré) de fraîcheur du fait de leur exposition respectivement au nord et à l’ouest car le sol est le même sur tout leur vignoble : calcaire kimméridgien en sous sol et 50cm de couche argilo-calcaire. Ces terroirs assez riches en surface se retrouve dans ses coteaux champenois « Les Devoix » rouge (Pinot Noir) et blanc (Chardonnay), avec des belles matières sur 2019 et des touchés de bouche tout en finesse.

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