Master Class Champagne Canard Duchêne & Atelier Dosage

Jeudi 12 Octobre, j’ai été convié à la master class Champagne Canard Duchêne, en présence de leur chef de cave Laurent Fédou, au Champagne Store du Nicolas, place de la Madeleine. Cette maison a été rachetée par la famille Thienot en 2003 et depuis M. Fédou en est le chef de cave mais a travaillé sur les autres domaines du groupe depuis 1985.
Depuis son arrivée, il a fait passé en BIO les vignes en propriété pour créer la cuvée P.181 BIO et a instauré la méthode du Jetting lors de la mise du bouchon.
Cette méthode consiste d’aller injecter la liqueur de dosage pour faire mousser la bouteille jusqu’au goulot. Ainsi l’air entré dans le goulot lors du dégorgement est éjecté et le bouchon est aussitôt posé. Ceci permet de rendre hermétique à l’air la bouteille bouchée. L’autre avantage majeur est de ne pas avoir besoin de sulfiter autant lors du dégorgement puisque l’air a été chassée de la bouteille avec ce processus du Jetting. Voici la dégustation détaillée dans l’ordre :

# Vin Clair Charles VII blanc de blancs / assemblage définitif non champagnisé
Base 2022 à 66% + vins de réserve (2021 16% – 2019 6% – 2018 12%).
Toujours délicat de juger un vin clair, il en a le nez typique, déstabilisant d’ailleurs mais il reste citronné (citron jaune) et rond. Je le trouve « mou » en bouche comparé au prochain vin. Mais c’est un exercice impossible d’imaginer ce vin devenu Champagne d’ici 3/4 ans.

# Champagne Charles VII blanc de blancs en vente en ce moment
Base 2018 à 96% et 4% de Chardonnay de 2014
Le Chardonnay que j’adore, c’est acidulé (citron vert), nerveux au nez, crayeux et en bouche le champagne est onctueux avec une belle longueur minérale malgré le millésime 2018 très solaire. Champagne très digeste et avec beaucoup de classe!
Comparé à « son » vin clair précédent, il n’y a rien à voir. Mais il y a une nuance avec l’origine des crus, le vin clair provenait en partie de vignes du Vitryat et de Montgueux dans l’Aube alors que ce champagne provenait plus de la Côte de Blancs.

# Vin Clair Charles VII blanc de noirs / assemblage définitif non champagnisé
Base 2022 à 59% et vins de réserve (2021 11% – 2020 10% – 2019 3% – plus vieux 17%) dont une solera de Pinot Noir initiée en 2008. 85% Pinot Noir & 15% Pinot Meunier
Toujours ce nez « trouble, lacté » des vins clairs que je n’apprécie pas du tout mais le fruit du Pinot se ressent toute en finesse. Rien d’exubérant.

# Champagne Charles VII blanc de noirs en vente en ce moment
Base 2018 40% avec vins de réserve (2017 23% – 2015 21% – 2014 7% – plus vieux 9%). 96% Pinot Noir et 4% Pinot Meunier.
Nez un tout petit peu évolué du Pinot mais fin et équilibré, aucune exubérance de fruit sur-mûri. La bouche est crémeuse et minérale, un blanc de noirs précis.

# Solera de pinot noir non champagnisé
Réserve perpétuelle initiée en 2008 avec 2020 comme millésime le plus jeune
Le fruit se développe mais aucune oxydation. Plus frais et minéral d’ailleurs. C’est un vin à part entière selon Laurent Fédou et regrette de ne pas pouvoir en utiliser que mesurément pour les assemblages de Charles VII blanc de noirs. En utiliser trop, déstabiliserait la solera pour les prochains assemblages. J’ai retrouvé au nez du champagne précédent, cette légère évolution du pinot.

# Atelier dosage sur le champagne Charles VII blanc de blanc prochainement en commercialisation
Base 2019 sur 3 dosages 4g/L, 6g/L et 8g/L
A l’aveugle et dans le désordre, un court questionnaire à remplir sur une appli nous a permis de regrouper les impressions de tous sur ces 3 dosages. J’ai été le seul à préférer le 4g/L, il est vrai qu’il a une attaque assez incisive mais l’acidité et l’énergie m’ont bien plu. Néanmoins, il est évident que le 6g/L est beaucoup plus consensuel alors que le 8g/L était plus dans la démonstration et l’opulence, ce qui n’est pas désagréable non plus. En effet, cela dépend du moment que l’on destine le champagne. Je préfère diner au champagne .

# Atelier Jetting sur le brut d’entrée de gamme
Pour introduire le processus de Jetting (présenté en début d’article), nous avons eu à comparer 2 échantillons d’un même champagne. En effet, on sentait une légère différence au nez, le premier développait de légers arômes d’évolution alors le deuxième « Jetté » est net et acidulé. Par contre, aucune différence notable en bouche.

# Champagne Canard Duchêne cuvée Léonie brut, prochaine commercialisation
Base 2018 à 78% et vins de réserve (2017 4% – 2016 4% – 2015 6% – plus vieux 8%). 59% pinot noir, 21% pinot meunier, 20% chardonnay.
Comme tous les autres champagnes goûtés précédemment, le champagne est juste, fruité et fin, aucune déviance d’évolution, ni acidité, bien équilibré! D’ailleurs assez bluffant de savoir que le prochain lot à la commercialisation est une base 2018. Soit plus de 5ans de garde.
Laurent Fédou nous conseille d’ailleurs de partir sur les magnums de la cuvée car ils ont plus de 7ans de cave avant commercialisation et les jéroboams et mathusalems tirés en petite mousse (4 bar au lieu de 8 bar) et non transvasés, sont sur des bases encore plus anciennes !

Une belle maison en progrès depuis le rachat de M. Théinot et l’arrivée de M. Fédou il y a 20ans mais en effet, avec son brut d’entrée de gamme, la maison est connotée grande distribution. Cependant cette gamme « Expert » est à part et ne représente que 300.000 bouteilles de mémoire sur plus de 3 millions de bouteilles produites au total. Donc 10% de champagnes d’excellence : Léonie, P.181 BIO, et les spécificités des cuvées Charles VII expliqués ci-dessus.

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